MORT D'UN ÉDUCATEUR DE FOOT

Publié le par FRED

 

Et bien oui, voilà une belle aventure qui se termine... sans tristesse, ni remord, ni regret. Tout d'abord, ce n'est pas l'entraîneur qui arrête mais l'éducateur. En tant qu'entraineur, je n'étais pas a court d'idées pour trouver des solutions à des problèmes tactiques ou techniques. Le souci, et je l'ai déjà dit, c'est que je suis plus éducateur qu'entraîneur. Et en tant qu'éducateur, j'ai supporté des choses, toléré d'autres jusqu'à ce dimanche contre SCALA et cette parodie de match. Cette grosse goutte a fait déborder un vase qui était déjà bien plein.

S'il y a bien un mot que j'ai toujours voulu défendre, c'est bien celui de respect. Respect de soi, respect des éducateurs, des bénévoles des arbitres, des coéquipiers. J'ai tenté, et parfois réussi à mettre en exergue des valeurs telles que le courage, l'abnégation, la solidarité, le goût de l'effort.

Je pense avoir passé 10 ans sur le banc de touche pour y vivre de grands instants humains,de ces aventures collectives qui font les souvenirs et soudent les Hommes. Que reste-il aujourd'hui du respect, de ces valeurs et de l'aventure humaine dans le sport amateur senior? Pas grand chose il me semble. Je l'ai souvent dit, j'ai eu trop souvent depuis quelque temps, l'impression d'avoir à faire à des consommateurs adeptes du tout, tout de suite, sans contrainte et sans rien offrir en échange.

Désolé, ce n'est pas ma vision des choses. Ce ne sont ni mes valeurs, ni mon football. Je suis désormais d'un autre temps, d'une autre époque qui sacralisait la relation entre les êtres, qui faisait du sport amateur un lien fort et simple d'amitié et d'affection. Je crois au plus profond de moi que ce temps est révolu. Je n'arrête donc pas d'entrainer Oeyreluy, je cesse d'entrainer tout court parce que je pense que ce problème est bien plus générationnel que géographique.

Je crois, naîvement que pour bien pratiquer un sport co, il faut s'aimer un peu. Je sais, c'est un gros mot et beaucoup l'ont oublié. Moi sans pudeur j'ai aimé mes joueurs pour tout ce qu'ils m'ont donné, pour tout ce que nous avons partagé. Aujourd'hui, je n'aime plus ce que je vois et ce que je vis, alors je pars. Je suis simplement déçu de ne pas avoir fait comprendre à certains qu'ils se trompent, qu'ils passent, par leur attitude, à côté de bonheurs immenses, de joies tenaces et d'amitiés indéfectibles. Pour ma part, en tant que joueur et entraineur, je me suis gavé de ces instants là, je m'en suis rassasié et j'ai garni pour un long moment mon armoire à souvenirs. Voilà, encore une fois, c'est la fin d'une très belle et très grande aventure. elle se termine là, sans aucune tristesse. Il me reste une petite équipe à coacher... celle là est à la maison et je vais tenter de leur rendre le temps que l'entraineur passionné leur a pris.

Un grand merci à ceux que j'ai croisé à la JAD ou ailleurs, aux éducateurs qui m'ont appris,aux joueurs qui ont donné, aux adversaires qui m'ont respecté. Un grand merci et un petit désolé au club de Oeyreluy et particulièrement à David et à tous les dirigeants qui sont juste des mecs bien ( Bon courage Christophe...).

Enfin, petit clin d'oeil à un grand mec à tous les égards, exilé en terre toulousaine et qui, il y a quelques années avait consolé un coach malheureux de devoir abandonner sa passion à cause d'un règlement idiot. C'était à Pardies, il y a 3 ans, une éternité donc...
Ciao à tous et bonne passion à tous.

Xavier Vanlauwe

 

Un tel testament me fait sincèrement regretter des prises de positions certainement top radicales ....

 

 


Publié dans SPORT

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M
<br /> Que dire de plus que MERCI à toi (pour ce que tu as donné au jeunes et au monde du football) et bonne retraite sportive .    Moussa<br />
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