UNE HISTOIRE PAS TERMINÉE .
C'est le dernier hommage rendu à Jean Claude lors de ses obsèques . Michel a souhaité le partager avec tous les footeux qui n'ont pu l'entendre .
Jean Claude,
Fils de Léoncia et Gaston, tu étais le dernier d’une fratrie de six enfants, trois filles et trois garçons et tu répondais aux sobriquets de CLOCLO ou de PIHOU.
Ton père, à l’âge de 44 ans, est lui aussi trop vite disparu, il a tout juste eu le temps de te voir faire tes premiers pas, dans ce qui allait devenir ta passion, ta vie, le football.
Dès l’âge de six ans, tu jouais dans le club de ton village, l’Espérance de OEYRELUY. Tu étais le plus costaud, mais aussi, un des plus habiles de l’escouade qui se disputait le ballon sur l’ancien terrain de l’école. Dans les catégories, poussin, pupille, minime, tu t’es vite fait remarquer, et naturellement, tu as rejoint les sélections départementales et régionales.
Tu as intégré l’école Sports-Etudes de SOULAC en même temps que le club de football de PONTONX, où, cadet surclassé, tu jouais dans l’équipe fanion, en division d’honneur de la Ligue d’Aquitaine.
Tu as poursuivi tes études, à MERIGNAC, toujours en classe Sports-Etudes.
LIBOURNE SAINT SEURIN qui venait d’accéder au championnat de France de 2ème division, avait jeté son dévolu sur toi. Pour diverses raisons, tu as du décliner l’offre et tu as signé au BARP. Au-delà du challenge sportif, tu as trouvé dans ce club une chaleur humaine qui t’a profondément marquée. De ce passage tu as gardé de nombreux amis, ils n’ont pas oublié ta voix qui chante comme une pigne de pin qui s’éclate. Certains d’entre eux sont là, aujourd’hui, pour t’accompagner.
Admis au concours d’entrée dans les P.T.T, tu es parti pendant plusieurs années travailler dans la capitale, ce qui a donné un autre sens à ta vie. Le week-end, tu revenais pour retrouver NELSON, ton fils, ta grande fierté et sa maman.
Pourtant, le football n’était jamais loin. La Jeanne d’Arc de DAX t’a accueilli, avant que tu ne reviennes à l’Espérance de OEYRELUY où tu as entamé ta carrière d’entraîneur, chez les jeunes, puis en seniors. Avec tes amis, tu aimais partager de bons moments de fête et de convivialité.
Les aléas de la vie ont fait que tu as, ensuite, posé ton sac de sport à SAINT VINCENT de PAUL, en qualité de joueur, puis éducateur chez les jeunes. Dès que tu es arrivé, avec quelques amis, tu as organisé le 1er tournoi des jeunes, qui perdure depuis avec une bien belle réussite.
Lors de la saison 2004/2005, les dirigeants t’ont confié la responsabilité d’entraineur des séniors.
La plupart des joueurs savait que rigueur et exigence, étaient ta marque de fabrique. Ils connaissaient ta passion du football, ils ont vite constaté tes qualités d’éducateur, les compétences techniques qui étaient les tiennes. Au fil des saisons, tout en conservant une grande partie des joueurs issus de l’école de football du club, tu as peaufiné, amélioré ton groupe. Tu n’as pas cessé de te former pour être toujours plus performant dans l’éducation sportive que tu transmettais. Ainsi, tu as été fier d’obtenir le Brevet d’Etat 1er cycle, dans la même promotion que l’ancien joueur des GIRONDINS, Jean Luc DOGON.
Durant les sept années où tu as été l’entraineur des seniors de SAINT VINCENT de PAUL, le bilan sportif du club a été exceptionnel : finale de la Coupe du District des LANDES, deux titres de Champion des LANDES, trois accessions successives, une finale du Championnat Promotion de Ligue d’Aquitaine et même une demi-finale de la grande Coupe des LANDES.
Tous ces succès t’ont valu honneur et respect dans le monde du football LANDAIS et même au-delà. Les qualificatifs n’ont pas manqué, celui de sorcier blanc, résumait certainement le mieux ta réussite.
Alors que tu souhaitais prendre un peu de recul, en qualité d’entraîneur, durant l’Eté 2011, tu n’as pas su dire non à ton ami Hugues, et tu t’es engagé dans un nouveau challenge à SOUSTONS.
Et là encore tes méthodes, ta compétence ont permis à SOUSTONS d’accéder, dès la saison 2012/2013, au championnat Promotion de Ligue d’Aquitaine.
Mais déjà la maladie t’avait gagné. Et même si régulièrement, tu allais, seul, ou accompagné par ta MUMU, porter les séances d’entrainement que tu avais si minutieusement préparé, petit à petit, tu as du prendre du recul.
Boulimique d’idées, toujours prêt à t’engager pour une cause, à donner de ton temps, de ton énergie pour les autres, tu t’es dirigé vers la Ligue contre le cancer. Avec l’amicale des éducateurs Landais, dont tu étais un membre imminent, tu as décidé d’organiser, à SOUSTONS, un tournoi de football au profit de la Ligue contre le cancer. Tu t’es démené pour trouver des sponsors et faire aboutir une très belle idée, la confection de tee-shirts portant le slogan qui te tenait tant à cœur : S’AIDER et non CEDER
Aider la recherche contre le cancer, pour ne pas céder face à cette dévastatrice maladie était devenu ton crédo.
Cette année, c’est à SAINT VINCENT de PAUL qu’a eu lieu cette manifestation. Tu étais déjà très fatigué, mais tellement heureux de recevoir le trophée Georges BOULOGNE, la plus haute distinction qui peut être remise à un éducateur.
Nul doute Jean Claude, que l’amicale des éducateurs, ta MUMU et tes proches, sauront œuvrer pour que cette manifestation se poursuive, pour que ton slogan vive et que les fonds récoltés chaque année, serve à soigner, à sauver des vies.
Quelques uns pouvaient être parfois surpris par ton fort caractère, tu le sais bien, Jean Claude.
Mais quand l’on voit toutes ces personnes qui sont venues te rendre un dernier hommage, tous ces amis que tu as connus dans ta profession, dans le sport, toute cette jeunesse, tous ces joueurs à qui tu as tant demandé, et bien, tu vois, tous ceux-la, pour toi, ils ont beaucoup de respect, de reconnaissance, d’estime.
Dernièrement, avec MUMU, nous avons eu l’occasion de discuter avec un des joueurs que tu as entraîné. De toi, Jean Claude, il disait : c’était un super mec, un super entraîneur, toujours positif, toujours prêt à nous encourager. Il était exigeant, répétant sans cesse, que les mauvais gestes ou mauvaises habitudes prises à l’entraînement seraient reproduites en match. C’était notre papa. Quand l’un de nous avait un problème de travail ou autre, il était toujours là, remuant ciel et terre pour trouver une solution.
Tu vois Jean Claude, il n’y a certainement pas de plus bel hommage. Il vient d’un jeune, qui, comme beaucoup, ici, ont apprécié ce que tu as donné à la collectivité.
49 ans, c’est bien trop tôt pour nous quitter, c’est injuste. Quand tu arriveras là-haut, Jean Claude, dis à tes parents, à tous ceux qui sont déjà partis, qu’ils nous manquent et que nous pensons toujours à eux. Dis à ton père que les bancs de l’église qu’il avait fait, sont toujours là et qu’il en aurait fallu bien plus pour que tout le monde soit assis.
Je suis sûr que Pitchi et Antonio, t’attendent, ils vont t’amener au stade, pour un match de football éternel.
Adihou CLOCLO, Adihou Pihou, Adihou J.C.P, Adihou PALIS.