ILS ONT ECRIT L'HISTOIRE
Le public debout dans les tribunes retint son souffle. Un dernier frisson sur un corner à l’avantage des Croisés de Bayonne qui, fort heureusement, ne vint pas gâcher la fête. Quelques secondes plus tôt, dans le cœur battant du temps additionnel (93e), le capitaine Flavien Daret d’une tête au second poteau à la réception d’un coup de pied de Renaud Dupéré venait d’offrir aux Vincentiens leur billet pour le 5e tour de la Coupe de France. Lorsque Monsieur Martinez siffla la fin de cette rencontre à la fois âpre et haletante, joueurs et supporteurs se mêlèrent dans une joyeuse sarabande. Comme un légitime moment de liesse, car samedi soir, le petit poucet avait un appétit d’ogre. Durant tout le match, le onze landais afficha en effet un formidable état d’esprit. Quelques gouttes de champagne plus tard, dans un coin du vestiaire, David De Sa et Laurent Pueyo, les entraîneurs, insistèrent sur la solidarité de tout un groupe : « On n’est pas vraiment surpris par leur attitude. Même si au fond de nous, on espérait la qualification, ce que l’on souhaitait d’abord, c’était donner une bonne image du club, en sortant la tête haute. Une nouvelle fois, ce match, on l’a gagné dans les têtes. ».
Bois décisif
Les hommes de président Henri Reis possèdent en effet de grosses ressources morales. Menés 2-1 à un quart d’heure de la fin de la partie sur un but de l’inévitable Clément Gounin (75e), les Vincentiens réussirent à égaliser grâce à une tête de Kevin Bois (80e). L’attaquant Landais, qui avait ouvert la marque à la 47e sur un ballon qui traînait dans la surface adverse, fut encore décisif, comme c’est souvent le cas sur toutes les pelouses du département. Ce spécialiste des cocardes n’a pas son pareil pour semer le trouble dans les défenses, poussant jusqu’au bout ses actions. Sachant conserver le ballon, le buteur de Saint-Vincent-de-Paul traduit toute la détermination de ces diables de banlieusards dacquois nullement gênés par le schéma tactique des Bayonnais. « Nous savions que nous n’aurions pas forcément le ballon, avoue David De Sa. Ils évoluaient en 4-2-3-1, comme nous, cela servait nos intérêts. » Les Basques, techniquement supérieurs, ne trouvèrent finalement leur salut que sur des coups de pied arrêtés. Et aussi un soupçon de réussite. Ils obtinrent l’égalisation sur un dégagement de Matéo Labat Desclaux contré par Clément Gounin (1-1, 54e). Un moment de la rencontre au cours de laquelle les Vincentiens, en tête au tableau d’affichage, éprouvaient des difficultés à gérer leur maigre bénéfice comptable. « Je dis toujours qu’il faut que l’on arrive à contrôler nos émotions », rappelle le coach. Une piqûre de rappel afin de poursuivre sereinement une si belle aventure.
Source : Sud Ouest